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Résumé
De notre plus tendre enfance à l'âge le plus avancé, notre parcours de vie est parsemé de bifurcations, de choix, de ruptures qui nous obligent, bon gré mal gré, à nous transformer, à nous réinventer. Cette expérience de changement de soi est aujourd'hui tellement commune, comme inscrite au coeur de notre condition humaine, qu'elle en est devenue un phénomène social.
Le changement personnel est aujourd'hui tout à la fois un nouveau style d'existence socialement valorisé, un marché colossal qui possède ses experts, et une norme, voire une injonction qui peut apparaître parfois bien pesante.
Ce livre offre la première occasion de multiplier et de confronter les perspectives (sociologique, psychologique, philosophique, neurologique, etc.) sur le changement personnel. Il donne la parole aux praticiens qui sont les fers de lance de cette mouvance mais également aux analystes et chercheurs qui portent un regard tantôt bienveillant, tantôt beaucoup plus critique sur ce phénomène social de grande ampleur. La dynamique du changement personnel est un enjeu fondamental pour les sciences humaines, car elle constitue un révélateur de nos façons de vivre dans les sociétés dans lesquelles l'autonomie individuelle est la valeur à laquelle nous tenons le plus.
Nicolas Marquis est docteur en sociologie, chargé de cours à l'université Saint-Louis - Bruxelles (USL-B) et Marie Curie fellow au Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale, société (CERMES3) de l'université Paris-Descartes. Il a récemment publié un essai sur le succès des ouvrages de développement personnel, Du bien-être au marché du malaise. La société du développement personnel (Presses universitaires de France, 2014). Il est également l'auteur, avec Luc Van Campenhoudt, du Cours de sociologie (Dunod, 2014).
Du savoir à l'action
La mouvance du développement personnel défend une vision de l’individu en accord avec la société individualiste dont elle est le produit.
Le développement personnel reprend à sa manière le concept de vie bonne de l’Antiquité et le besoin de transcendance exprimé dans les philosophies orientales.
Les méthodes de développement personnel doivent beaucoup à la psychologie positive qui met en avant les forces et les capacités d’un individu à trouver le bonheur.
Le self-help américain est différent du développement personnel à la française car il se fonde sur une autonomie maximale de l’individu, sans intervention étatique.
L’estime de soi est très importante dans le développement personnel, mais il est difficile d’en identifier les racines.
La réalisation de soi peut se définir comme la réalisation d’un objectif qui vous rend heureux.
Le changement est d’abord une entreprise individuelle incertaine, car le chemin vers votre objectif est un travail sur vous-même. C’est aussi une opportunité offerte par votre entourage et par la société tout entière.
Le développement personnel, en apparence individualiste, impose des normes sociales qui s’appuient sur une certaine conception de l’individu et de la réussite sociale. Pourtant, l’accomplissement de soi ne fonctionne que s’il n’est pas subi.
Le changement fait partie de la vie mais la société contemporaine a accru sa probabilité et sa diversité. Les individus se tournent alors vers des outils de développement personnel pour mieux le vivre.
Les travailleurs doivent se réinventer régulièrement pour ne pas se retrouver sur le carreau.
la souffrance induite par une épreuve est une réaction humaine normale mais elle n’est pas une fatalité. Votre esprit élabore des stratégies pour se protéger, mais aussi pour se remettre d’une épreuve traumatisante.
le métier de coach est d’accompagner l’individu vers le changement, mais cela peut parfois aboutir à une méthode managériale en faveur de l’entreprise.